par Amandine Le Moal le 22-11-2022 à 13:00
Du 14 au 20 novembre, s’est tenue la 26e édition de la Semaine Européenne pour l’Emploi des Personnes Handicapées (SEEPH).
c’cité · Fédération des Aveugles Alsace Lorraine Grand Est revient sur les points clefs de la journée d’un de nos ouvriers polyvalents de l’ESAT qui a été accueilli par une des agences Pôle Emploi pour ce DuoDay 2022.
Le DuoDay, c’est un événement national qui permet la rencontre d’une structure et d’une personne en situation de handicap. Ça se passe sur une journée.
Ce concept concerne aussi bien les associations que les entreprises, les organismes d’insertion ou de formation, les collectivités,…
Pour l’organisme qui accueille, l’enjeu est de sensibiliser les collaborateurs à porter un regard nouveaux sur le handicap. Il est aussi question de développer la tolérance et l’inclusion et de déceler de nouveaux talents.
Concernant la personne en situation de handicap, elle peut ainsi sortir de son quotidien. Cette initiative favorise la découverte de nouveaux métiers, la validation d’un projet professionnel. Elle peut même contribuer à décrocher un stage, une alternance ou le Saint Graal : obtenir un emploi !
Cette période est propice à déconstruire les idées préconçues et offre l’opportunité de mettre en avant potentiel et détermination. Les portes s’ouvrent, les échanges fructifient dans un cadre bienveillant et sécurisé.
À cette occasion, nous avons suivi Joël BRION, un de nos collaborateurs en poste à l’ESAT. Il a effectué son DuoDay à l’agence Pôle Emploi STRASBOURG DANUBE.
Joël : Je savais que Pôle Emploi c’était pour les personnes qui cherchent du travail. En revanche, je ne savais pas qu’il y avait un service dédié pour les entreprises.
Joël : J’ai découvert la nature et la diversité des différentes demandes qui sont effectuées.
J’étais à l’accueil, au guichet avec deux conseillères et chacune reçoit des personnes différentes. Les entretiens se font sur rendez-vous.
J’ai également été aux postes informatiques. Là, les gens peuvent venir sur le site de Pôle Emploi, scanner des documents ou les imprimer. Parfois il y a des bugs informatique. On essaie de savoir pourquoi.
Joël : Pôle Emploi travaille en collaboration avec les conseillères qui travaillent en Allemagne (Kehl).
Aussi j’ai été surpris. Les personnes inscrites à Pôle Emploi ont l’obligation de se présenter aux rendez-vous. Elles peuvent être radiées de Pôle Emploi si elles ne viennent pas, .
Joël : C’était une très bonne expérience de découvrir comment se déroule une journée au sein du service public. Les conseillères sont à l’écoute et renseignent les personnes sur leurs droits. Il y avait des personnes qui ont du mal à s’exprimer en Français et elles ont bien pris le temps de leur expliquer les choses.
Joël : Je fais du conditionnement, du comptage et de la mise sous pli. Je prends également les appels téléphoniques et les messages.
Joël : Cette journée m’a beaucoup plu. Je recommande de faire un stage au sein de Pôle Emploi, c’était une très bonne expérience ! Je me suis bien entendu avec tout le monde et j’ai été très bien accompagné.
c’cité : Merci beaucoup Joël de ton partage. Maintenant, au tour de ton duo, Sada PYANDEE, référent Entreprise au Pôle Emploi DANUBE.
Sada PYANDEE : Ici, nous sommes dans l’espace accueil entreprises avant dépôt d’annonces.
Aujourd’hui les entreprises déposent sur leur espace personnel leur annonces. Nous, on accompagne, présélectionne. On propose des aides pour trouver un candidat se rapprochant des besoins de l’entreprise.
À savoir qu’il y a eu un changement majeur il y a 1 an et demi. Il y a eu un rapprochement entre Pôle Emploi et Cap Emploi, une collaboration publique des Bénéficiaires de l’Obligation d’Emploi (BOE) qui sont suivis par les deux structures.
Le but est de créer une intersection commune en cohérence avec les spécificités de ce public aux besoins particuliers. Dans chaque Pôle Emploi de France, il y a une “team handicap”. Ces équipes sont formées pour accueillir les personnes éloignées de l’emploi. Il existe également un conseil entreprise accompagnement pour les structures qui souhaitent embaucher des personnes en situation de handicap.
Sada PYANDEE : Pôle Emploi est preneur de ce type d’action. Cette démarche s’inscrit dans la volonté d’insérer des personnes dites prioritaires en proie à une certaine précarité.
Sada PYANDEE : Une personne prioritaire, c’est un profil éloigné du marché du travail par rapport notamment à la durée de sa période de chômage. Il peut également s’agir de personnes :
Sada PYANDEE : La majeure partie du temps, il s’agit d’un manque de qualifications des personnes bénéficiant d’une RQTH. Le niveau Infra-Bac ou Bac n’est parfois pas suffisant pour décrocher un emploi.
Sada PYANDEE : Nous rappelons par exemple l’obligation d’emploi de travailleurs handicapés.
NB : Tout employeur d’au moins 20 salariés doit employer des personnes en situation de handicap dans une proportion de 6 % de l’effectif total.
D’autres formations sont d’autant plus possibles, suivant un cahier des charges approprié.
À cet effet, des réunions mensuelles sont organisées entre Cap et Pôle Emploi pour s’assurer de la bonne cohésion des missions effectuées.
c’cité : Pour plus d’informations sur ce sujet, nous vous invitons à consulter cette page : Quels leviers pour l’emploi des personnes handicapées en France ? – Pôle emploi | pole-emploi.org
Sada PYANDEE : Durant semaine SEEPH (Semaine Européenne pour l’Emploi des Personnes Handicapées), nous avons rendez-vous avec la CAF. Nous proposons un accompagnement sur ce type de structure. C’est la team handicap qui intervient pour identifier les profils dont a besoin la CAF. À l’issue de cette étape, ce seront 10 demandeurs emplois qui seront présentés.
Sada PYANDEE : Nous clôturons un accompagnement à l’embauche RQTH qui a duré 7 mois. Cette action visait à former des demandeurs emploi bénéficiant d’une RQTH au secteur bancaire. C’est l’Ecole supérieure de la banque (ESBanque) de Schiltigheim qui forment les futurs banquiers.
Là, le sujet était de qualifier des profils RQTH via un contrat de professionnalisation. Il nous a fallu identifier les personnes suffisamment motivées et adaptées pour acquérir les compétences. Cette opération a nécessité beaucoup de temps. Pour ce dossier, nous sommes parvenus à retenir 7 candidats.
Sada PYANDEE: Les entreprises sont soucieuses du profil qu’elles vont avoir. Qui peut avoir les aptitudes que je demande ? C’est un process fastidieux car les structures d’embauches sont frileuses à l’idée que ces candidats ne leur conviendraient pas.
Les structures normales, hors ESAT (établissement et service d’aide par le travail), structures de l’insertion par l’activité économique (SIAE) ou entreprises adaptées (EA), ont besoin de pouvoir s’appuyer sur la compétence du profil. L’adaptation au poste n’est pas un critère important. Le blocage est plus souvent lié à la qualification, au diplôme, à la fracture scolaire.
Il faut considérer les deux côtés de la médaille : candidat et employeur. Pour l’employeur, c’est très contraignant de devoir épauler une personne avec RQTH. Le critère d’autonomie rentre en ligne de compte et malheureusement les aides, les dispositifs d’aide à l’embauche, ne sont pas à la hauteur de la problématique.
Il y a un gros travail à faire. Nous en sommes qu’aux prémices mais la synergie entre les structures Pôle Emploi est Cap Emploi aboutira à coup sûr sur du positif !
Nous remercions chaleureusement le référent Pôle Emploi Strasbourg Danube de Joël, Sada PYANDEE, pour la transmission de son point de vue. Et pour finir, nous avons demandé à Carine Laquit, Éducatrice Technique Spécialisée à l’ESAT et référente DuoDay de l’association, de nous communiquer son opinion.
Sada PYANDEE : Le DuoDay est important pour les usagers de l’Esat. Cela leur permet de se faire connaître par leur handicap spécifique et inconnu pour certaines entreprises extérieures.
Ces journées peuvent créer des partenariats pour des mises à disposition. Dans le passé, certains DuoDays ont même abouti à un contrat de travail.
Cela permet de prendre confiance en eux et découvrir le milieu ordinaire, utiliser les compétences acquises à l’ESAT.
Carine Laquit : Mon investissement est de trouver au mieux ce qui correspond à la personnalité de chacun, à leurs compétences et également en lien avec leur projet personnalisé, à leurs loisirs, leurs goûts vestimentaires. Xavier a ainsi intégré le service d’aiguillage de la SNCF, Alexis a effectué une journée à Roppenheim dans la boutique Nike, Freddy au Cora de Mundolsheim, …
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